Pendant plus de huit cents ans, du IXème au XVIIème siècle, l’Europe a subi un terrible fléau désigné sous le nom de « mal des ardents », de « feu sacré » ou de « feu de Saint Antoine ». Ce mal pouvait entrainer des gangrènes, avec nécrose et amputation des membres,
mais aussi des accès de folie, des troubles mentaux et des convulsions. Il fit des ravages dans toute la population chrétienne médiévale.
Nous savons maintenant que notre continent a vécu sans le savoir sous l’emprise d’un parasite du seigle, un champignon du nom de « claviceps purpurea » qui proliférait sous forme d’ergots noirs, accrochés aux épis de la céréale. Au XXème siècle, en réussissant à synthétiser l’un des principes actifs de l’ergot de seigle, un chimiste suisse découvrit le « diéthyllyserga- mide » plus connu sous le nom de LSD. C’est la substance psychotrope la plus puissante identifiée à ce jour.
Au fil du temps, l’ergot de seigle et le mal des ardents ont disparu des mémoires. Les manuels d’Histoire médiévale en font à peine mention. Ils ont pourtant marqué au fer rouge les esprits et les corps de toute l’Europe chrétienne et sont indissociables de tout notre imaginaire de l’Enfer et du Paradis. Pour la première fois, un film mènera l’enquête et reconstituera l’histoire « d’un Moyen Âge sous LSD ».